Ostéopathie et Optométrie Fonctionnelle

L’approche pluridisciplinaire est d’une grande richesse dans nos professions. Etre capable de travailler en réseau avec un groupe de professionnels compétents permet une meilleure prise en charge des douleurs et problèmes fonctionnels des patients.

Aujourd’hui nous allons nous intéresser à l’approche de l’Optométrie Fonctionnelle. L’Optométrie est la science de la vision qui permet d’étudier la manière dont les yeux fonctionnent dans des situations diverses et variées : activité sportive, lecture, sur écran, au travail… Cliquez ici pour en savoir davantage. 

Les yeux constituent une des voies posturales principales. Quand vous vous déplacez, vos yeux vont fixer un repère dans la direction dans laquelle vous voulez aller.
De même, un sportif, par exemple un tennisman, va fixer la balle pour lire sa trajectoire pour se déplacer en conséquence. Ainsi il en déduira comment se placer et à quelle distance de celle-ci pour frapper la balle.

Exercice perceptuel : L'importance de la voie visuelle

Pour se rendre compte de l’importance de la voie visuelle dans la gestion de la posture, je vous propose ce petit exercice très simple : Tenez-vous debout, les yeux ouverts, en appui sur une jambe (appelons cela la posture du « flamant rose »). Observez ainsi comment vous arrivez à garder votre équilibre. Tout en restant dans la même position, fermez les yeux. Qu’observez vous désormais ? Probablement qu’il est beaucoup plus difficile de conserver votre équilibre en ayant les yeux fermés.

En effet, lorsque l’information visuelle n’est pas disponible, votre corps fait appel à un autre système pour se situer dans l’espace : la proprioception (c’est la perception inconsciente de la position et des mouvements de vos membres dans l’espace sans avoir à les observer visuellement. C’est une partie intégrante de l’équilibre et permet l’adaptation aux différentes positions et situations corporelles).

Ainsi, une gêne visuelle (même minime) va engendrer toute une cascade de réactions neurologiques qui vont avoir une incidence sur les différentes chaînes musculaires du corps. Ce dernier va alors compenser par de micros rotations, inclinaisons de la tête. Cela va impliquer une perte de neutralité du placement de la tête et ainsi créer des compensations tout d’abord sur les cervicales mais qui peuvent se propager vers le bas, tout au long de votre colonne et pouvant même déséquilibrer les appuis de vos pieds sur le sol.
Dans ce genre de cas, la fonction visuelle a une action directe sur le squelette.
La prise en charge visuelle par un optométriste fonctionnel va être d’une très grande efficacité.

La réciproque existe également : la structure a un impact sur la fonction.
Admettons que vous tombiez ou que vous vous preniez un coup sur le front proche de la tempe et de l’arcade sourcilière. Peu de temps après, vous avez l’impression de ne plus voir aussi nettement qu’auparavant. Cette sensation peut s’installer et s’accompagner de maux de tête et des gênes cervicales .
Le crâne est constitué de différentes pièces osseuses interconnectées entre elles par des sutures osseuses qui ont une certaine plasticité. Or l’orbite de l’œil est composée de plusieurs pièces osseuses. Ainsi un choc peut donc avoir un impact sur les muscles oculomoteurs qui s’insèrent dans l’orbite et qui pilotent le mouvement des yeux. Dans ce cas présent, il est intéressant d’aller travailler la structure afin de relâcher et libérer les différentes contraintes qui s’exercent sur la sphère oculomotrice.

De même un choc sur les fesses va se répercuter sur toute la colonne vertébrale jusqu’à la base du crâne et pouvant verrouiller la jonction entre les vertèbres cervicales supérieures et la base du crâne. Cette configuration pourrait tout à fait créer des perturbations de la sphère visuelle car des petits muscles reliant la base du crâne aux premières cervicales sont en relation neurologique directe avec les yeux.

Comme vous pouvez le constater, le principe d’interrelation structure-fonction que nous avons expliqué dans un autre article (cliquez ici)  est tout à fait visible. Bien évidemment, il existe d’autres liens neurologiques et posturaux entre structure et sphère visuelle bien plus complexes mais qu’il est inutile de développer ici.