Un petit peu de ...
Philosophie Ostéopathique
L’Ostéopathie vous intrigue et vous vous demandez comment cela fonctionne et comment cette nouvelle médecine a émergé? Vous êtes curieux de comprendre les lois qui guident le raisonnement d’un Ostéopathe lorsqu’il vous traite? alors vous êtes au bon endroit !
Bonne lecture !
Les Principes
Chaque structure qui constitue le corps humain, que ce soit un os, un ligament, un tendon, ou encore un organe ou des vaisseaux (artères, veines, voies lymphatiques), est en continuité avec une autre structure. Prenons ainsi l’exemple du muscle qui se poursuit par son insertion tendineuse avant de s’insérer sur l’os. Et il en est de même de la superficie à la profondeur.
L’Ostéopathe connaît les différentes parties et leur fonctionnement, mais les replace toujours dans un contexte de globalité du corps afin de comprendre comment chaque partie peut avoir une influence sur l’ensemble du corps. Ainsi, l’ostéopathe peut aussi bien décider d’observer le mécanisme dans sa globalité, ou décider de « zoomer » pour aller dénicher le petit grain de sable qui entrave la fluidité de mouvement des différents engrenages.
On entend par « Structure » tous les éléments anatomiques qui vont constituer le corps humain : un os, un muscle, un organe, un nerf…
De même, par « Fonction », on entend le but, le rôle : pour un vaisseau sanguin (structure) son rôle (fonction) est de transporter et de distribuer l’oxygène et les nutriments vers les cellules.
Prenons l’exemple d’un aspirateur : si le filtre est encrassé, sa fonction «aspiration de la poussière » va être inefficace.
Ainsi, dans le cas d’une douleur engendrée par un nerf comprimé (structure), l’Ostéopathe va redonner de la mobilité aux structures environnantes afin de lever cette compression.
Selon Still (le fondateur de l'Ostéopathie), le patient a en lui toutes les facultés pour guérir : le corps a les capacités de produire les molécules nécessaires à sa santé. Still disait à ce sujet :
« Le corps est la pharmacie de Dieu » (Autobiographie, Editions Sully, p164)
Ainsi, en étant à l’écoute du corps, l’ostéopathe lève les blocages présents, pour permettre au corps de retrouver son équilibre.
A l’image de la rivière dont le débit serait altéré par la présence de branches d’arbre bloquant le flux, l’ostéopathe va enlever ces branches, et permettre au flux de s’écouler librement et d’arroser les berges de la rivière pour que les plantes puisse pousser.
« Trouvez la lésion ostéopathique, réparez-la et laissez la nature faire le reste » (Still, Autobiographie)
Les tissus ont besoin d’être bien vascularisés pour avoir un fonctionnement optimum. Le sang apporte les nutriments et oxygène aux cellules et récupèrent les déchets produits par l’activité cellulaire, avant que ces derniers soient éliminés par les organes spécifiques.
Les Fondateurs
Andrew Taylor Still (1828-1917)
Né en 1928 aux Etats Unis dans une famille de pionniers, missionnaires méthodistes, il devient fermier et apprend la médecine aux cotés de son père et aux côtés des indiens Shawnees qu’il alphabétise. Par la suite, il fera quelques études d’ingénieur qui éveilleront chez lui une passion pour la mécanique. Cet intérêt aura par la suite un rôle important dans l’élaboration du concept ostéopathique.
Il s’engage en tant que combattant et médecin aux cotés des Fédérés durant la Guerre de Sécession. Puis, un drame le frappe : trois membres de sa famille décèdent à la suite d’une épidémie de méningite cérébro-spinale. L’incapacité de la médecine de l’époque à soigner les membres de sa famille va constituer un tournant majeur dans sa vie. C’est à la suite de ce traumatisme qu’il se lance dans la recherche obsessionnelle d’une nouvelle médecine. Sa passion le pousse à étudier intensivement l’anatomie et le fonctionnement du corps. Son intérêt pour la mécanique lui permet d’appréhender le corps comme une machine.
En 1874, il parvient à soigner contre toute attente, un enfant atteint de dysentrie, pendant une épidémie. Puis d’autres, avec succès.
Le 22 Juin 1874, est le jour où Still a eu la révélation de la potentialité et de la cohérence de sa nouvelle médecine : au-delà de la vision anatomique, mécanique et physiologique, il allie également un savoir faire manuel ainsi qu’un concept philosophique. Très vite, il se heurte à l’hostilité du monde médical et du clergé. Malgré tout, il continue sa médecine itinérante et très rapidement, sa renommée et son succès dépassent les frontières du Kansas et du Missouri. Ne pouvant plus gérer l’afflux de patients seul, il décide de transmettre ce savoir-faire et crée en 1892 l’American School of Osteopathy à Kirskville (Kansas) où il enseigne.
Puis alors trop agé, le « Vieux Docteur » décide de se retirer pour écrire.
William Garner Sutherland (1873-1954)
Originaire du Middle West américain, Sutherland est bien loin du monde médical, puisque dès un très jeune âge, il est apprenti dans une imprimerie avant de devenir journaliste. C’est par sa profession qu’il entend parler du succès de l’Ostéopathie et qu’il décide d’aller à Kirksville se faire sa propre opinion. Sur place, il constate l’afflux de patients venant parfois de très loin, et surtout le succès et la qualité des soins procurés. Voulant en savoir davantage, il entreprend au Collège de Kirksville sa formation.
C’est en passant devant une vitrine contenant un crâne humain désarticulé, que Sutherland fût frappé par une intuition : les formes et agencements des différentes pièces composant ce crâne, laissent supposer l’existence d’un mouvement. Cette intuition qu’il nomme « idée folle », va le hanter des années et être le point d’origine d’une vaste recherche tant sur l’anatomie que sur l’expérimentation. Sutherland va alors étudier de nombreux cranes désarticules et observent les mêmes agencements, les mêmes découpes (ou biseaux). Ces biseaux, lui rappellent la mécanique des rouages utilisés en imprimerie. Il va alors en déduire tout un modèle mécanique crânien cohérent. La phase d’expérimentation se fait sur son propre crâne qu’il comprime à l aide de divers instruments (sangles, gants de baseball, bols) afin de recréer des traumatismes et d’expérimenter les symptômes engendrés.
C’est ainsi qu’il développa le concept crânien et publia notamment un ouvrage « The Cranian Bowl » (« La Coupe Cranienne ») . Sa méthode n’éveillera que peut d’intérêt chez ses paires et engendra de nombreuses controverses. Pourtant, cette approche permet de résoudre des troubles que les techniques d’ostéopathie « classiques » ne permettent pas.
Au fil des années, ses techniques deviennent de plus en plus douces et utilisent moins de forces extérieures : l’utilisation de la puissance inhérente du système corporel est ainsi privilégiée pour relâcher les tensions.
Et de nos jours ?
Il est aussi à signaler que des ostéopathes beaucoup plus contemporains tels que Rollin Becker, Viola Fryman, James Jealous, restent de grands noms dans le milieu et leur travail est en continuité avec ces trois fondateurs.